Annoncée voilà quelques mois, l'offre e-paper du quotidien économique Les Echos est lancée. En quoi consiste-t-elle ? Essentiellement à coupler un abonnement électronique aux Echos avec un appareil de lecture électronique, basé sur la technologie e-paper (donc une image a priori plus stable et fine que les LCD, moins fatiguante, mais uniquement en noir et nuances de gris).
Deux appareils sont proposés :
- un "de base", baptisé "reader Les Echos" qui nécessite d'être connecté via son PC, lui-même connecté à Internet, pour télécharger le contenu qui va bien. Limité en résolution et en niveau de gris. Ne permet pas de prise de note, etc. Avantage : il semble assez petit et léger (19cm *12cm *8mm). Prix : 649 euros TTC pour l'appareil et l'abonnement d'un an.
http://www.lesechos.fr/epaper/techniques-eread.htm
- un plus sophistiqué (baptisé iliad et proposé par Irex technologie) qui se rapproche plus d'un tabletPC (sans en être un, attention!) puisqu'il a une connexion wifi intégrée, un stylet pour pouvoir prendre quelques notes, etc. Evidemment, il est plus lourd et plus cher... Et le site des Echos précise bien que la connexion wifi ne permet que de télécharger du contenu lorsque vous êtes déjà abonné, pas de surfer sur le web, etc. Bref, un appareil néanmoins limité. Prix : 769 euros TTC pour l'appareil et l'abonnement d'un an.
http://www.lesechos.fr/epaper/techniques-irex.htm
Bon, sans avoir essayé les appareils, on ne peut que se poser des questions sur leur positionnement : certes, le couplage abonnement-appreil est conçu de manière agressive (si on prend en compte que l'abonnement e-paper simple est à 365 euroc TTC), mais cela fait tout de même cher ce qui peut apparaître comme un gadget technologique. Car cette offre s'adresse à une cible très particulière et est destiné à une utilisation que l'on voit mal aujourd'hui : les cadres dirigeants pressés ? Oui, mais ils ont tous désormais des mini-portables légers qui leur permettent de lire les Echos, mais également de faire leur courrier électronique, taper des notes sous word, etc.
Un appareil dédié à la simple lecture dans le monde professionnel ne s'adresse qu'à des catégories / usages très particuliers. Avant sa disparition, Cytale avait ainsi visé les compagnies aériennes, et en particulier les documentations volumineures qu'elles sont obligées d'embarquer dans chaque avion. Ils avaient calculé (de mémoire - il faudrait que je revérifie) que la simple économie de carburant que permettait de réaliser la différence de poids entre la doc papier embarquée et leur livre électronique rentabilisait le lecteur en 3 ou 4 voyages de 1000km. Ils avaient disparu avant d'aller plus loin. Marché de niche me direz-vous. Certes, mais il faut bien viser quelque chose. Autre idée : les réparateurs qui se baladent avec des docs, les médecins, etc. Tout ce qui utilise des documentations volumineuses - mais dans ce cas, il vaut mieux avoir un moteur de recherche "full text" puissant...
Là, Les Echos visent une utilisation mixte pro/perso de l'outil par le cadre (des accords ont été passés pour proposer des romans sous forme électronique), et finalement assez mal définie. Cela suffira-t-il ? On voit bien aujourd'hui la tendance des PC à évoluer vers des appareils moins lourds / plus innovants / plus "portables" (on pense aux tentatives de Microsoft et son origami). La vraie question est : est-ce que le consommateur préférera des outils ciblés et performants sur une tâche (la lecture) ou des outils polyvalents (et moins performants sur tel ou tel point) mais permettant de réaliser des actions variées ?
L'avenir nous le dira. En tous les cas, les Echos ont le grand mérite de relancer le débat. A suive donc.
Les offres :
http://www.lesechos.fr/epaper/inscription.htm